😱 L'Informatique Quantique est-elle une Menace Existentielle pour la Cryptographie ? ⚛️

Au-delà des effets d'annonce, nous vous proposons une analyse pondérée de la situation.

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Au programme cette semaine :

• 📚 Le récap des marchés crypto

• 🔍 😱 L'Informatique Quantique est-elle une Menace Existentielle pour la Cryptographie ? ⚛️

• 📺 Nos meilleurs contenus sur les réseaux sociaux

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📚 Le récap’ des marchés cryptos

Au cas où vous l’auriez manqué :

• Encore une semaine de consolidation bullish pour le Bitcoin et le marché crypto dans son ensemble. 🚀

• Le député de la Douma Anton Tkachev propose la création d'une réserve stratégique de Bitcoin en Russie.

• Nouvelle législation en République Tchèque : 0% de taxes sur le capital pour les actions et le Bitcoin détenus pendant plus de 3 ans.

• Les actionnaires de Microsoft rejettent largement la proposition d’ajouter du Bitcoin au bilan de l’entreprise.

• Les NFTs Pudgy Penguins dépassent les BAYC et deviennent le deuxième projet PFP le plus cher. (floor price à 103k$)

• El Salvador va probablement faire des modification à sa législation sur le Bitcoin pour parvenir à un accord avec le FMI (plus d’informations dans notre article, lien à la fin de cette newsletter)

• Pump.fun bloque les utilisateurs britanniques suites à des pressions du régulateur du Royaume-Uni.

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🔍 😱 L'Informatique Quantique est-elle une Menace Existentielle pour la Cryptographie ? ⚛️

Un nouvelle a fait couler beaucoup d'encre la semaine dernière : selon Google, leur nouvelle puce quantique, baptisée Willow, peut réaliser des calculs qui prendraient 10 septillions (10^25) aux meilleurs supercalculateurs actuels.

Beaucoup se sont inquiétés de la capacité de cette puce a briser la cryptographie et notamment, mais pas uniquement, celle qui protège Bitcoin.

Nous n'allons pas faire durer le suspense : Willow n'est pas une menace sérieuse pour la cryptographie.

Comme d'habitude, les gros titres sont racoleurs et la réalité, un peu moins renversante.

Selon l'explication du technologiste Jeffrey Scholz, ce qui permet au qubits de dépasser quadratiquement la puissance de calcul des bits d'un ordinateur classique, c'est le phénomène d'intrication quantique.

Or, plus un circuit contient de qubits, plus il a tendance à générer des erreurs. Les recherches de Google ont simplement trouvé un moyen de réduire ce taux d'erreur sur un type de calcul particulièrement adapté à l'informatique quantique.

Pour l'instant il n'est pas encore clairement démontré que les ordinateurs quantiques sont capables d'effectuer des calculs d'informatique classique mieux que nos supercalculateurs standard.

On est donc encore très, très loin de briser la cryptographie à clé publique, les fonctions de hachage et le chiffrement symétrique. En somme, il s'agit là de beaucoup de bruit pour rien.

Willow n'est donc pas une menace pour Bitcoin, mais l'informatique quantique, elle, l'est potentiellement. Cette nouvelle nous donne donc l'opportunité, dans les prochains paragraphes, de vous proposer une analyse de la réalité de cette menace, et de la manière dont les Bitcoiners pourraient y répondre.

L’informatique quantique pourrait-elle devenir une menace dans les années à venir ?

Le Bitcoin est un projet intergénérationnel de préservation de valeur. Il doit donc faire l'objet d'améliorations et de mise à jour continue, comme c'est le cas depuis sa création, pour préserver l'intégrité du protocole.

L'informatique quantique menace potentiellement cette intégrité. Pourquoi ? Parce que les bonds quadratiques de puissance de calculs théoriquement permis par cette technologie pourraient rendre possible la casse de la cryptographie sur laquelle est basée Bitcoin.

Contrairement à une attaque 51%, qui ne permet d'ingérence dans la blockchain que de manière temporaire, une attaque quantique serait permanente jusqu'à ce que le protocole soit mis à niveau.

Comme le rappelle l'informaticien (et Bitcoiner légendaire) Jameson Lopp, il faut tout de suite nuancer cette hypothèse.

Si la cryptographie à clé publique est un élément fondamental de Bitcoin, elle est utilisée pour l'authentification plutôt que pour le chiffrement.

Ainsi, il existe deux types d'adresses Bitcoin principales :

• les anciennes adresses "pay-to-public-key" (théoriquement plus vulnérables)

• les plus récentes "pay-to-public-key-hash" (plus sécurisées)

L'Institut National des Standards et Technologies (NIST) américain prévoit que les ordinateurs quantiques devraient être capables d'exécuter l'algorithme de Schnorr d'ici 10 à 20 ans, et ainsi de briser les signatures digitales. Ce genre de prédiction technologique est bien sûr toujours à prendre avec un grain de sel (voire avec la salière complète).

Autres estimations (ci-dessus) : Un projet technique dans la communauté Bitcoin a estimé qu'il y avait une probabilité de 50% qu'un ordinateur quantique puisse compromettre Bitcoin dans un délai de 10 à 20 ans.

Ce sont donc les anciennes adresses Bitcoin (comme celles du mystérieux Satoshi Nakamoto) qui seraient menacées dans un premier temps. Cela représente quand même la bagatelle de quelques millions de Bitcoins, susceptibles de créer une grande peur sur les marchés s'ils étaient récupérés par un hacker.

Selon le développeur Bitcoin prolifique Peter Wuille, la réutilisation des adresses est aussi un facteur de risque, et pourrait faire monter la quantité de Bitcoin vulnérables à 5 à 10 millions.

Bitcoin est décentralisé et antifragile, il est donc improbable que l'informatique quantique, même dans le pire des scénarios, puisse le détruire.

Elle pourrait par contre causer des vols et des perturbations profondes pouvant nuire durablement à la valorisation du Bitcoin et à sa réputation.

La migration vers une cryptographie résistante aux ordinateurs quantiques pose plusieurs défis :

• Comme Bitcoin est décentralisé et anarchique par construction, les nodes se mettent à jour quand elles le décident.

Historiquement, de nombreux opérateurs de nodes Bitcoin ne mettent à jour leur logiciel que tous les deux ou trois ans. On peut cependant envisager qu'en cas de menace grave, ce processus se mettra en place beaucoup plus rapidement.

Selon Jameson Lopp, la migration de tous les UTXOs (environ 185 millions) prendrait au minimum six mois (20 000 blocs) dans le meilleur des cas, ce qui représente une contrainte temporelle sérieuse.

• Une proposition d'amélioration de Bitcoin suggérant la création d'une nouvelle adresse "pay-to-quantum-resistant-hash" existe déjà.

Or, elle implique de faire des compromis entre sécurité et efficacité. Les algorithmes cryptographiques résistants aux ordinateurs quantiques sont soit trop récents pour être considérés comme sûrs, soit trop gourmands en espace de stockage pour qu'il soit facile d'héberger une node complète.

En bref, la menace quantique n'est ni extrêmement pressante, ni vraiment existentielle, mais il convient de l'anticiper pour la gérer posément et éviter une crise.

Historiquement, la technologie a évolué par chocs exponentiels, on ne peut donc pas exclure que l'informatique quantique progresse beaucoup plus vite que prévu.

Comme le dit le dicton, mieux vaut prévenir que guérir. Le Bitcoin, même s'il a déjà prouvé qu'il était construit sur des bases technologiques et sociales solides, n'est pas exempt de menace.

L'informatique quantique en est une lointaine, mais la centralisation du minage et l'ingénierie sociale assistée par IA en sont deux autres bien plus pressantes.

Le moment n'est pas venu pour les Bitcoiners de se reposer sur leur lauriers ou de baisser leur garde.

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