🚨 La Crypto Vient de Changer le Cours des Élections Américaines 🇺🇸 !
Le secteur crypto devient le lobby majeur aux États-Unis ! 🤯
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Au programme cette semaine :
📚 Le récap des marchés crypto
👨 Portrait de Ryan Selkis
🔍 Le secteur crypto, lobby principal des élections américaines ! 🇺🇸
📺 Nos meilleurs contenus sur les réseaux sociaux
📚 Le récap’ des marchés cryptos
Sentiment général positif et influence macro de la Chine
Cela ne vous a sans doute pas échappé : le marché est bien plus exubérant aujourd’hui qu’il y a quelques semaines, et marqué notamment par une remontée des Altcoins. Cela est dû, sur le plan macro-économique, à la baisse des taux de la FED et de la BCE.
Ceux-ci ont été suivis la semaine dernière par la Chine, qui a annoncé les mesures de stimulus les plus importantes depuis l’ère Covid.
La Chine a peut-être interdit les cryptos sur son sol en 2021, mais cela ne signifie pas que son influence sur le secteur est dérisoire au-delà des conséquences macro-économiques potentielles de sa politique économique …
Les mineurs chinois représentent toujours la majorité du hashrate sur Bitcoin, même si les US les rattrapent progressivement. D’autre part, beaucoup de l’innovation du secteur crypto est concentrée dans la région administrative spéciale de Hong Kong. La position de la Chine sur le secteur crypto est donc plus nuancée qu’on pourrait le croire à première vue, et elle restera donc un acteur majeur dans le domaine.
Annonces et Catalyseurs Bullish 🚀
La semaine passée a été marquée par de nombreuses annonces positives pour le secteur, qui ont renforcé le sentiment positif retrouvé de nombreux investisseurs :
L’entreprise de paiements PayPal a annoncé qu’elle allait permettre à ses clients professionnels de vendre, d’acheter et de détenir des cryptomonnaies directement depuis leur compte.
La Bank of New York Mellon (AUM : 4 570 Mds de $) a été autorisée par la SEC à stocker du Bitcoin et des cryptos.
La SEC a permis l’émission d’options sur l’ETF de BlackRock. $IBIT sera sans doute suivi par d’autres ETFs.
C’est une nouvelle d’importance : Selon l’analyste Bloomberg Eric Balchunas, l’introduction d’options devrait attirer plus de liquidité et encourager la création d’autres produits basés sur le Bitcoin, offrant plus de flexibilité aux investisseurs.
C’est une étape de plus dans l’adoption institutionnelle progressive du Bitcoin.
Élections US : Les deux candidats donnent des gages au secteur crypto
Autre événement marquant de cette semaine, la Vice-Présidente Kamala Harris s’est enfin exprimée sur le sujet, lors d’une conférence de presse pour ses donateurs à New-York.
“Nous encouragerons les technologies innovantes comme l’IA et les actifs digitaux tout en protégeant les consommateurs et les investisseurs”.
Elle a mentionné le sujet une nouvelle fois le 25 septembre, en déclarant : “Nous resterons dominants dans les domaines de l’IA, de l’informatique quantique, de la blockchain et des autres technologies émergentes”.
Ces déclarations se font dans le contexte d’une campagne républicaine visant à séduire les investisseurs, et de centaines de millions de dollars de financements par des entités pro-crypto, auxquelles nous avons consacré la newsletter d’aujourd’hui.
👨 Le portrait de la semaine : Ryan Selkis, fondateur de Messari et lobbyiste pro-Trump
Le rôle clé de Ryan Selkis
Ryan Selkis fait partie des acteurs peu connus qui ont une forte influence sur le développement du secteur sans forcément être sous les feux de la rampe.
Selkis, né à Albany dans l’état de New York, s’est fait connaître en 2013, lorsqu’il a révélé le piratage de Mt. Gox sous le pseudonyme de Two Bit Idiot.
En 2014, il abandonné ses études au MIT pour se concentrer sur Bitcoin à temps plein. Il a travaillé pour le journal en ligne CoinDesk et pour la conférence annuelle Consensus, qui reste a ce jour la conférence la plus populaire du secteur.
En 2018, Selkis a créé la firme de renseignement commercial Messari pour remédier à l’opacité de l’industrie crypto. Messari a été créé pour donner des outils aux investisseurs particuliers et pour apporter plus de transparence aux secteur suite aux nombreux scams ayant marqué l’ère des ICOs.
Messari est surtout connu pour les Crypto Theses, un rapport annuel publié en décembre et proposant un panorama du secteur crypto : adoption, narratifs, personne clés, challenges, …
Le succès de ce rapport a apporté de la notoriété à l’entreprise, et a son auteur Ryan Selkis. Il est devenu un acteur reconnu du secteur crypto et a présenté la conférence Mainnet pendant plusieurs années.
Passage du côté obscur de la Force
Dès les Crypto Theses de 2023, Selkis a émis l’idée contrarienne selon laquelle l’adoption massive de la crypto devrait se faire à travers un processus de polarisation politique, alors que l’idée qui prédominait alors était que l’industrie se devait de s’élever aux dessus des clivages partisans.
Il a critiqué particulièrement durement la guerre officieuse anti-crypto menée par le gouvernement démocrate, baptisée par Nic Carter Opération Goulot d’Étranglement 2.0.
Au début du mois de mai dernier, Selkis a été pris en photo serrant la main de Donald Trump. Cette rencontre a coïncidé avec le revirement pro-crypto de la politique de Trump, et il est fort probable que Selkis ait joué un rôle important en convainquant l’ancien président.
Depuis les prises de position publiques de Ryan Selkis sont progressivement devenues de plus en plus pro-Trump. Deux tweets dans lesquels il faisait référence à une “guerre civile” entre les électeur démocrates et républicains lui ont valu un blâme de la part du comité de direction de son entreprise.
Le pari fou de SolomonAI
Au début du mois de Septembre, Ryan Selkis a quitté son rôle de CEO de Messari pour se concentrer sur un projet baptisé “SolomonAI”.
Les deux buts de ce projet sont de :
Faire ré-élire Trump
Créer un “Washington parallèle en utilisant les technologies modernes”
Selkis pense que les enjeux de la gouvernance de l’internet ouvert, de l’IA et de la crypto vont devenir existentiels au cours de la décennie a venir. Selon lui, si les défis ne sont pas correctement relevés, comme dans le cas d’un nouveau mandat démocrate, la situation pourrait dégénérer en un état de “violence massive globale”.
Son action est principalement une action de lobbying pour convaincre les électeurs détenteurs de cryptos de voter pour Trump, et de démoralisation de ses adversaires politiques.
Ryan Selkis est peut-être un peu dérangé, mais il a été visionnaire au cours de la décennie passée. À la fin du mois de juin dernier, il a correctement prédit que Biden serait remplacé par Kamala Harris dans ce que beaucoup ont décrit comme une révolution de palais.
Le monde change rapidement, et il est très probable qu’internet, l’IA et le cryptos prennent une dimension de sécurité nationale dans les prochaines années.
En tout cas, le secteur crypto a déjà pris un importance politique de premier plan ; cela nous amène tout droit à notre analyse du jour : l’influence profonde du lobbying crypto sur les élections américaines.
🔍 Le secteur crypto, lobby principal des élections américaines 🇺🇸 !
Un financement record des campagnes électorales, mené par le secteur crypto
Qui l’eut cru ? Les entreprises crypto, qui étaient il y a quelques années encore des startups peu connues, jouent désormais un rôle de premier plan dans le financement des élections américaines. Non seulements de élections présidentielles, mais aussi des élections des membres du congrès (Sénat et Chambre des Représentants).
À ce petit jeu, Coinbase et Ripple, font partie du top 10 des entreprises les plus “généreuses”, respectivement en première (!) et cinquième position. Coinbase a fait des donations bipartisanes dont le montant s’élève à 92 millions de dollars.
Selon un récent rapport du groupe de défense des consommateurs Public Citizen, les entreprises du secteur crypto et leurs partenaires en capital-risque ont injecté pas moins de 119 millions de dollars dans le cycle électoral américain actuel ! Ce montant colossal représente 48% du total des contributions des entreprises pour les élections de 2024, et 15% de toutes les contributions ayant été versées depuis l'arrêt Citizens United de la Cour suprême en 2010, qui a débridé les dépenses électorales.
Cette manne financière propulse le secteur crypto à la deuxième place des dépenses électorales sur les 14 dernières années, juste derrière les entreprises de combustibles fossiles comme Koch Industries. Ce chiffre n’est pas final, et continuera sans doute à augmenter jusqu’à la date des différents scrutins ; l’industrie des actifs numériques pourrait donc atteindre le haut du podium.
Selon Thucidide, “l’argent est le nerf de la guerre” : le secteur crypto semble avoir pris cette citation au pied de la lettre puisque, selon le rapport de Public Citizen : aucune industrie "n'a aussi totalement embrassé l'idée de lever autant d'argent directement auprès des entreprises et d'utiliser ouvertement ce trésor de guerre politique comme une menace (ou une récompense) imminente pour discipliner les législateurs vers l'adoption des politiques préférées d'une industrie."
Pas de loi, pas de chocolat !
Ces donations sont faites à des entités appelées super PACs, ou comités d’action politiques. Le super PAC Fairshake, fer de lance de cette offensive, a contribué à 42 campagnes primaires, remportant 36 de ces courses, soit plus de 85% d’entre-elles ! Parmi ses succès notables, on peut citer les 1,3 million de dollars dépensés pour soutenir Yassamin Ansari, qui a remporté de justesse - avec seulement 39 voix d'avance - une primaire démocrate pour la Chambre des représentants en Arizona.
Des stratégies d'influence controversées
Les méthodes employées par l'industrie crypto pour influencer le processus politique sont critiquées sur le plan éthique : Fairshake est accusé de financer des publicités qui dénigrent les candidats adverses en utilisant des allégations peu flatteuses n'ayant rien à voir avec la politique crypto de ces derniers. Il en va de même pour les candidats soutenus par le super PAC : beaucoup de publicités ne mentionnent même pas la crypto, qui reste un sujet transpartisan, donc trop peu clivant. Pour rappel, selon Grayscale, 18% des démocrates et 19% des républicains possèdent des cryptos, qui sont donc assez bien distribuées dans les deux camps.
Ci-dessus : exemple de publicité financé par Fairshake.
Les lobbies crypto sont devenus de véritables mastodontes, comparables aux lobbies des armes et des énergies fossiles. Faut-il déplorer ou nous réjouir de cette évolution ? À ce stade, difficile de le dire …
Les liaisons dangereuses de la crypto et de la politique
La stratégie de Fairshake, qui consiste à soutenir ou s'opposer à des candidats indépendamment de leur affiliation partisane, a également suscité une crispation de certains républicains, qui estiment que leur soutien affirmé aux cryptomonnaies aurait dû leur valoir plus de loyauté de la part de l'industrie. En effet, si une partie de celle-ci est résolument pro-Trump (comme Ryan Selkis ou les frères Winklevoss, fondateurs de Gemini), les acteurs majeurs Coinbase, Ripple et Jump jouent dans les deux camps.
L'engagement politique croissant de la base du secteur crypto révèle également des fractures internes de plus en plus marquées. Des lobbyistes, dirigeants et investisseurs démocrates s'inquiètent d'un penchant trop marqué à droite, alors que des figures de proue de l'industrie affichent ouvertement leur soutien à Donald Trump.
Cette polarisation a notamment conduit Ron Conway, un investisseur en capital-risque influent de la Silicon Valley, à se retirer du super PAC Fairshake. Dans un email adressé aux autres contributeurs, Conway a qualifié la décision de dépenser 12 millions de dollars pour s'opposer au sénateur démocrate Sherrod Brown de "myope et stupide".
Le conflit interne s'étend jusqu'au Congrès, où le soutien bipartisan à une législation favorable aux cryptomonnaies, qui semblait en hausse cette année, montre des signes de fragilité. Des propositions de loi pro-crypto, comme celle du sénateur républicain et colistier de Donald Trump JD Vance, ont peu de chance de trouver un écho chez les élus démocrates.
Certains défenseurs des cryptomonnaies envisagent même de freiner leur lobbying jusqu'à une éventuelle élection de Trump et un renforcement de la majorité républicaine au Sénat, estimant que le parti républicain sera un allié plus fiable qu’une alliance transpartisane. Les démocrates pro-crypto mettent en garde contre cette approche à courte vue et tentent de construire des ponts avec la campagne de Kamala Harris, dans l'espoir qu'elle donne des gages que les attaques officieuses de l’administration Biden contre la crypto ne reprendront pas si elle est élue.
Polariser ou rassembler ?
Cette division partisane inquiète des figures comme le représentant démocrate Wiley Nickel, qui estime que "quiconque se soucie de l'avenir des cryptos devrait vouloir que cette question reste dans une voie bipartisane. Tout autre approche empoisonnerait le puits pour une décennie." D’autres, comme Ryan Selkis que nous vous avons présenté dans la partie précédente, se réjouissent de ce clivage, et cherchent même à l’accentuer. Les enjeux liés à l’industrie crypto resteront-ils bipartisans ou lieront-ils leur destin à celui du parti républicain ? Difficile à dire à ce stade, nous aurons probablement plus d’éléments de réponse au cours des prochains mois.
D’autre part, il va sans dire que l'implication massive de l'industrie crypto dans la politique américaine soulève de nombreuses questions sur l'influence de l'argent dans le processus démocratique et l'avenir de la régulation des actifs numériques.
Celle-ci est aujourd’hui au cœur du processus électoral américain, même si elle occupe un place relativement peu importante dans le débat public. C’est difficile à croire pour ceux d’entre-nous qui suivent ce secteur depuis longtemps déjà et qui se rappellent qu’il était encore embryonnaire il y a seulement quelques années.
Aujourd’hui, l’industrie crypto est en passe de gagner les élections américaines, peu importe la couleur politique des élu(e)s.
Assistons-nous a la concrétisation de la vision de Satoshi Nakamoto … ou au contraire à la lente mue du secteur crypto vers une forme augmentée de la finance traditionnelle ?
Nous avons notre avis, mais nous serions curieux d’entendre le vôtre.
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