🇨🇳 Chine et Adoption Crypto : La Théorie des Jeux en Action ... 🚀
Alors que l'adoption étatique est en pleine explosion aux US, l'Empire du Milieu va-t-il décider de rester sur la touche ? Rien n'est moins sûr ...
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Au programme cette semaine :
📚 Le récap des marchés crypto
🔍 🇨🇳 Chine et Adoption Crypto : La Théorie des Jeux en Action ... 🚀
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📚 Le récap’ des marchés cryptos
Au cas où vous l’auriez manqué :
La semaine passées a été haute en couleur. Trump a pris ses fonctions, et la memecoin Trump est rentrée dans les annales avec une croissance fulgurante, même si le président a dit avoir très peu d’informations sur le sujet. Une memecoin Melania Trump a aussi été lancée, et le projet World Liberty Financial lancé par la famille de Trump est revenu sur le devant de la scène.
Le lancement de ces memecoins constitue un précédent fort et une étape importante dans la démocratisation de la crypto dans le monde (pour le meilleur et pour le pire).
BlackRock continue d’acheter de larges quantités de Bitcoin. Le 22 janvier 600M de $ ont été acquis, le plus gros achat de 2025 (pour l’instant).
Trump lance un projet d'IA colossal à 500 milliards $. Au lendemain de son investiture, Trump frappe fort avec le projet "Stargate", un investissement pharaonique dans l'intelligence artificielle. Des centres de données géants sur 20 hectares au Texas, portés par une alliance inédite entre OpenAI, SoftBank et Oracle. 100 milliards $ sont débloqués immédiatement, pour atteindre 500 milliards $ d'ici 2029. L'objectif est clair : écraser la Chine dans la course à l'IA. Trump promet un "âge d'or de l'Amérique" avec des applications révolutionnaires, notamment contre le cancer.
Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road, a été gracié par Trump.
Les sanctions OFAC sur l'applications d'anonymisation Tornado Cash sont levées. C’est un signe très positif pour la DeFi.
David Balland, co-fondateur de Ledger, a été kidnappé et a été libéré par le GIGN. Ses agresseurs lui auraient coupé un doigt pour faire une demande de rançon.
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Chine et Bitcoin : Théorie et Pratique
À la conférence MENA qui s’est tenu au mois de décembre dernier, CZ, ancien PDG de Binance a dit à propos de la Chine que la constitution d’une réserve de Bitcoin était “inévitable” (cryptotimes).
Il a aussi ajouté qu’il serait surpris que le gouvernement annonce publiquement qu’il allait accumuler du Bitcoin. Selon lui, le modus operandi du PCC consisterait à accumuler bien avant de faire la moindre déclaration.
La situation des cryptomonnaies en Chine est pour le moins complexe : les restrictions officielles contrastent fortement avec la réalité du terrain.
Au fil des années, Pékin a considérablement durci sa position officielle, conduisant à une réduction drastique de la part de la Chine dans le minage de Bitcoin, passant de 70% à seulement 20% du hashrate mondial.
Cette politique restrictive a également poussé de nombreuses entreprises nationales majeures du secteur, telles que Binance, Tron, Huobi et OKX, à déplacer leurs activités à l'étranger.
Le point culminant de cette répression est survenu en 2021, lorsque Pékin a officiellement déclaré illégales les activités commerciales liées aux cryptomonnaies. Cette décision s'est accompagnée de deux mesures significatives : l'interdiction des exchanges centralisés domestiques et l'interdiction pour les plateformes étrangères de fournir des services aux résidents chinois. La Chine avait banni la crypto ! … du moins en théorie.
En effet, malgré ces restrictions, l'activité crypto en Chine demeure florissante. Les chiffres sont éloquents : Binance maintient environ 900 000 utilisateurs en Chine continentale, générant un volume de transactions mensuel pouvant atteindre 90 milliards de dollars.
Cette persistance s'explique en partie par le contexte économique chinois, caractérisé par un ralentissement de la croissance et un marché immobilier en difficulté, poussant les investisseurs vers les cryptomonnaies.
Les transactions OTC (Over-The-Counter, gré à gré) ont particulièrement prospéré, avec des entrées dépassant 75 milliards de dollars sur les bureaux OTC durant les neuf premiers mois de 2024. Fait notable, plus de la moitié de ces transactions dépassaient le million de dollars, suggérant l'implication d'acteurs institutionnels ou d'investisseurs fortunés.
Parti Communiste Chinois et contrôle des capitaux
Pour le PCC, le contrôle des capitaux est une priorité absolue. Pékin considère la fuite des capitaux comme une menace sérieuse pour la stabilité financière nationale, et les cryptomonnaies sont vues comme un moyen de la faciliter.
Cette vision est d'ailleurs corroborée par une étude financée par le FMI cherchant à démontrer que les cryptomonnaies constituent un "marché pour la fuite des capitaux" dans les pays appliquant des contrôles stricts, bien que la Chine n'ait pas été directement mentionnée dans cette étude.
Cette préoccupation s'est manifestée concrètement à travers une série d'opérations policières menées dans plusieurs villes chinoises, notamment à Pékin, Chengdu et dans la province de Jilin.
Ces raids ont permis de démanteler 11 gangs et d'interrompre des flux illicites de devises étrangères s'élevant à plusieurs milliards de dollars. Face à cette situation, fin 2024, le régulateur des changes chinois a introduit de nouvelles réglementations contraignantes. Ces mesures obligent désormais les banques à surveiller et signaler les activités de trading forex risquées et les flux de capitaux liés aux transactions crypto, notamment la conversion de yuans en cryptomonnaies puis en devises étrangères.
Cette surveillance s'étend à l'identité des individus et institutions impliqués, leurs sources de financement et la fréquence de leurs transactions.
Ces nouvelles mesures pourraient significativement impacter le marché OTC chinois florissant, qui jusqu'à présent permettait aux citoyens d'échanger discrètement des espèces contre des cryptomonnaies.
Les considérations environnementales ont manifestement également joué un rôle dans la position chinoise vis-à-vis du minage. Toutefois, une certaine flexibilité est observée dans les régions disposant d'énergie hydroélectrique abondante, où ces activités semblent être tolérées.
Hong Kong, le laboratoire crypto de la Chine
« Peu importe qu'un chat soit noir ou blanc, s'il attrape la souris, c'est un bon chat »
Cette phrase de Deng Xiaoping, prononcée en 1962, marque le glissement de la Chine vers une stratégie pragmatique qu’elle n’a pas désavoué depuis. C’est justement l’un des rôles que joue la zone administrative spéciale de Hong Kong pour le pouvoir central.
Depuis 2022, l’ancienne colonie britannique s'efforce de se positionner comme un hub mondial des cryptomonnaies, avec la bénédiction des autorités chinoises. Cette collaboration se manifeste concrètement à travers la présence régulière de représentants du bureau de liaison (organe de Chine continentale) lors d'événements liés à l'industrie crypto.
L'implication des institutions financières chinoises est révélatrice : Des banques d'État continentales ont courtisé des entreprises crypto à Hong Kong, allant jusqu'à effectuer des visites commerciales directes dans leurs bureaux - une démarche remarquable compte tenu de l'hostilité habituelle du secteur bancaire envers l'industrie crypto dans d'autres pays.
La Commission des valeurs mobilières et des contrats à terme de Hong Kong a également facilité l'approbation d'ETF crypto spot pour les filiales d'institutions financières continentales.
Autre développement significatif :
Johnny Ng, président de la sous-commission du développement du Web3 et des actifs virtuels du conseil législatif de Hong Kong, a publiquement plaidé pour l'adoption du Bitcoin comme actif de réserve stratégique par Hong Kong, présentant cette initiative comme une question de sécurité financière nationale face à une potentielle perturbation des marchés d'actifs sous une seconde administration Trump.
En réponse, le Bureau du Trésor de Hong Kong a adopté une position prudente mais ouverte, indiquant que bien que les cryptoactifs ne soient pas des actifs cibles pour le fonds de change, les gestionnaires d'investissement externes de l'Autorité monétaire de Hong Kong n'excluent pas d'y investir.
Cependant, cette ouverture à Hong Kong ne présage pas nécessairement d'un changement imminent de la politique continentale chinoise.
La Chine pourrait adopter une approche similaire à celle de la Russie : utiliser les cryptomonnaies pour le commerce international tout en maintenant des restrictions strictes pour le public. Cette hypothèse est d'autant plus pertinente que la Chine détiendrait déjà environ 190 000 BTC, ce qui pourrait lui donner une flexibilité stratégique considérable dans l'éventualité où les États-Unis adopteraient le Bitcoin comme réserve stratégique.
La théorie des jeux suit son cours, mais est en tout cas de bonne augure pour les hodlers !
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